Comme je voulais que mon mari m'aide à assumer ces problèmes, je lui ai parlé de cette histoire de vaccin contre la rougeole et de ses ramifications. Il a réagi en disant : "Laisse tomber. Ces choses-là ne font de mal à personne. J'ai pensé : "Ça t'a fait assez de mal pour t'entraîner dans l'homosexualité. Qu'est-ce que ça va faire à ma fille ?" Mais je n'ai rien dit pour ne pas le faire exploser. Sa perversion était devenue taboue. Le temps passant, la rage de ma fille ainsi que ma confusion en étaient venues à dominer notre relation. Que pouvais-je faire pour sortir de ce bourbier ? J'ai demandé à mon groupe de prière de m'aider en priant pour ma fille, sans toutefois divulguer la nature exacte du problème ; tout comme moi, mes amis étaient dans un apprentissage des choses spirituelles. L'un après l'autre, ils sont venus me dire que nous devions prier pour ma fille dans sa chambre. Comme elle détestait être à la maison, il nous fut facile de nous retrouver dans sa chambre en son absence, un certain samedi soir. Nous avons prié longuement, agenouillés autour de son lit, serrés les uns contre les autres au point que nos têtes se rejoignaient presque. Les femmes de ce groupe n'ont pas fait le lien entre les différentes paroles qu'elles recevaient de l'Esprit de Dieu, mais moi je comprenais et mon cœur en a été brisé.
Une amie dit : "Le veilleur n'était pas présent sur la muraille. Il n'y avait personne pour empêcher l'ennemi d'entrer". Nous avons prié un peu plus et j'ai entendu une autre femme dire tranquillement au milieu du vacarme des autres prières : "Le péché a ouvert la porte, le péché a ouvert la porte... Oh, Père, pardonne le péché, pardonne le péché." Une autre a murmuré : "Les démons ont un droit à être ici à cause du péché." Puis une motion de l'Esprit a fait se lever tout le monde et nous avons réprimé vigoureusement le diable jusqu'à ce quelqu'un se mette à prier au sujet de la clé. "Quelle est la clé, Seigneur, donne-nous la clé ? Sachant que mon mari, en tant que chef du foyer, détenait la clé, elles insistèrent pour qu'il réprime le diable en faveur de sa fille. Il pria donc en répétant les paroles qui lui étaient données. "Je te réprime, Satan, retire tes pattes de sur ma fille. Tu n'as plus le droit de la toucher. J'ai prié dans le nom de Jésus. Amen." Mes partenaires de prière étaient ravies de ce que nous venions de faire ; elles considéraient que les choses étaient accomplies et elles ont dit que ma fille ne serait plus jamais inquiétée par ces problèmes très perturbants. Tout juste si elles ne se congratulaient pas en se donnant des tapes dans le dos. Mais moi, je n'en étais pas convaincue ; et tandis que je restais connectée avec le monde spirituel, j'ai entendu un ricanement sinistre. Je n'ai pu voir, par la suite, aucun fruit à notre prière. Le temps passait, c'était froid et j'étais isolée : ma fille me haïssait et mon marie m'ignorait. À cette époque-là, mon fils habitait dans les parages ; il étudiait à l'université et passait de temps en temps avec ses amis car il habitait en résidence universitaire. Quand il repassa à la maison, je lui parlai de James. – Maman, dit-il d'un air écœuré, crois-tu vraiment à cette histoire ? Ma sœur est une adolescente qui a un côté très théâtral. Le médecin lui a fait la piqûre, non ? – Oui, mais ce n'est pas la question. Ce qui est arrivé l'a été dans son passé, pas maintenant. – Moi, je n'y crois pas. J'ai habité chez James. Il est mon ami. Il n'aurait jamais fait un truc pareil." Non ! ai-je protesté, Ne va jamais dire ça devant ta sœur ! Elle a besoin de ton soutien ! Il m'a regardée en réfléchissant. – Non, je ne dirai rien à elle. Tant qu'elle ne m'en parlera pas, ce sera comme si je ne savais rien, puisque de toute façon, je ne le crois pas. Il est étonnant de constater comment la vie peut simplement continuer, alors même que tout a été entièrement chamboulé. L'existence bien ordonnée que je m'étais toujours ingéniée à organiser n'avait été, en fin de compte, qu'un château de cartes. Un petit coup et elle s'est écroulée, mais tout continuait comme si rien ne s'était passé. Mon mari et moi n'en avons jamais reparlé et ma fille pas supporté la moindre allusion à cette affaire. Bien entendu, je n'en ai parlé à aucune de mes amies ; je ne voulais pas mettre ma fille dans l'embarras. Nos amis pensaient que ma fille était la plus admirable des adolescentes – et c'est ce qu'elle était, même si elle ne s'en rendait pas compte. Ils l'admiraient et essayaient de la caser avec les beaux garçons de l'école, ce qu'elle évitait toujours avec tact. Nous avions beaucoup d'amis, nous en avons toujours eu, mais ils se maintenaient à une certaine distance. Je me disais qu'ils ne savaient pas très bien comment faire avec nous. Il était intéressant de regarder les gens qui observaient notre couple. Moi, je me précipitais pour embrasser les amis ; mon marie restait en retrait. Au bout d'un moment, sentant que quelque chose n'allait pas, ils se mirent à poser des questions, mais comme dans ce jeu de foire, ils n'arrivaient pas à lancer l'anneau autour du goulot de la bouteille. En général, selon moi, ils pensaient que c'était de ma faute et je les voyais se retirer. J'ai fini par n'avoir plus comme amis que des femmes célibataires – qui constituaient, d'ailleurs, la majeure partie de l'assistance dans notre église. Le vendredi soir, nous organisions ce que nous appelions "l'Église de la rue Marion" dans notre maison. Notre salon comportait un escalier qui le prolongeait sur deux étages, dont un loft, au-dessus de l'entrée, où pouvaient jouer les enfants. Il venait entre cinq et vingt-cinq personnes et l'une d'entre elles s'exerçaient à la prédication, tandis que le reste d'entre nous s'entraînait à la critique. Un jour un couple, qui participait à ces vendredis soirs et avait le ministère de louange dans notre église, me vit avec mon mari sous un parapluie, en train de courir vers notre voiture sous une pluie battante. Ils s'approchèrent en voiture, ouvrirent la fenêtre et le mari nous cria : "Nous ne vous avons jamais vus aussi proches l'un de l'autre. Vous arrive-t-il quelquefois de vous donner la main ? Mon mari leur fit un sourire ironique et ils s'en allèrent. Non, nous ne nous donnions jamais la main. Si je prenais la main de lui, il le tolérait quelques secondes ; puis il la laissait tomber comme une chose collante. C'était pareil quand je lui prenais le bras. Il n'y avait pas d'embrassades chez nous, sauf entre mes enfants et moi. Pas de baisers, on ne se touchait pas les pieds au lit ; mon mari embrassait littéralement le bord du lit pour s'éloigner de moi. Avec le recul, je me rends compte qu’il me faisait l'amour par curiosité. Il abordait cet exercice avec une précision clinique. Peut-être était-il hétérosexuel... ? La réponse à cette question – qu'il n'avait jamais résolue – semblait être son unique motivation. Mais après que nous ayons consommé, il s'écartait de moi et il ne m'abordait plus dans ce but avant longtemps. Régulièrement, je faisais de grands efforts pour lui manifester de l'affection, mais je n'ai jamais vu chez lui aucun signe d'intérêt. Je me considérais entièrement coupable à propos de cette situation. Je devais faire ou avoir fait quelque chose de mal. Une fois, j'ai décidé que je lui dirais tous les jours que je l'aimais. Et je suis partie avec deux de mes amies à une conférence, à deux heures de route de chez nous. Ce soir-là, pendant la louange, il m'apparut que je n'avais pas dit ce jour-là, à mon mari, que je l'aimais. Je l'avais appelé pour lui faire savoir que nous étions bien arrivés, mais j'avais omis de lui dire 'je t'aime' ; donc, je suis sortie pour trouver un téléphone publique. – Allo ? – Allo, chéri, je n'ai qu'une minute parce que la réunion a déjà commencé, mais je voulais que tu saches aujourd'hui que je t'aime. J'ai oublié de te le dire tout à l'heure et à la fin de la réunion il sera sans doute trop tard pour t'appeler, et je ne voulais pas que tu te couches ce soir sans savoir que je t'aime. – Pourquoi gaspilles-tu mon argent pour me dires choses pareilles ? Ça ne m'aurait pas empêché de dormir. Il a décrocher. Quand je suis revenue dans la salle, mes amies m'ont demandé où j'étais allée. – J'ai appelé mon mari pour lui dire que je l'aime. Il ne doit se passer aucun jour sans qu'il entende cela de ma bouche. J'ai souri en omettant de leur dire mon ardent désir d'entendre de lui la même chose. – Vous êtes un couple vraiment merveilleux, a dit l'une de mes amies. – Et toi, tu es une bonne épouse, ajouta une autre. Avec une détermination inébranlable, j'ai continué de l'appeler pendant les deux derniers jours de la conférence en lui communiquant le même message, toujours suivi de la même réaction de sa part – sauf une fois où il a dit : "C'est sympa". L'éminent professeur qui enseignait à notre école a dit deux fois : "S'il y a un esprit de critique dans votre couple, n'essayez pas de vous lancer dans le ministère. Dégottez-vous plutôt un bon job et faites de votre mieux pour vivre en paix". De toutes les paroles pénétrantes prononcées par cet homme, ce sont celles-là qui m'ont marquée le plus profondément. John avait une langue plus affilée qu'un rasoir. Il n'avait pas son pareil pour fustiger toutes choses et tout le monde ; il se croyait au-dessus du lot et maniait un humour au vitriol. Les gens l'y encourageaient en riant bruyamment de ses remarques. Aucun professeur, aucun administrateur ne s'en tirait indemne. Mais c'est notre fille qui a reçu les coups les plus meurtriers. Elle ne comprenait pas qu'il la rabaissait. Au contraire, elle considérait leur dialogue comme un combat à l'épée et elle se défendait de son mieux. Elle jouissait de le dominer souvent intellectuellement, mais c'est lui qui, toujours, remportait la victoire finale en démolissant dans un dernier assaut son estime d'elle-même. Mais ma fille ne s'en rendait pas compte. En réalité, mes deux enfants prenaient le parti de mon mari contre moi ; ils le trouvaient beaucoup plus sophistiqué que moi, la 'péquenaude', la plouc spirituelle. Et c'est justement ça qui les a motivés à aller en France. Ils avaient assez de confiance en son raffinement intellectuel pour se sentir bien accompagnés pendant ce voyage ; et de cela je fus reconnaissante. Peu m'importait leur motivation, du moment qu'ils acceptaient d'y aller. L'été où nous devions voyager outre-Atlantique, j'ai emballé nos affaires en trois groupes différents : ce que nous emporterions avec nous ; les bagages en attente de nous être livrés quand nous aurions trouvé un lieu pour vivre ; et le stockage à long terme – les choses précieuses que nous n'emportions pas. J'étiquetai méticuleusement en français tous les cartons devant être expédiés. Tout était organisé et prêt à partir. Mais deux semaines avant la date de notre départ, l'ambassade de France nous informa que notre visa avait été refusé. Le jeune fonctionnaire qui avait mené l'entretien avec nous nous avait signalés comme une secte. Nous ne pouvions rester que trois mois au maximum dans le pays. Mais cela ne nous a nullement dissuadés ; il suffirait de quitter la France tous les trois mois et de revenir. Mais ça voulait dire que tous mes cartons devaient être ré-intitulés et même que certains devaient être complètement modifiés. Cette même soirée, après dîner, ma fille me prit par la main et m'entraîna sur le divan. Flattée outre-mesure, je me demandais bien ce qui pouvait bien me valoir une telle faveur. – Maman, je suis enceinte, dit-elle simplement. La confusion envahit mon cerveau comme une grosse masse de coton. – Tu es quoi ? – Je suis enceinte. Le coton devint du plomb dans mon estomac. – De qui ? À ma connaissance elle n'avait pas de petit ami régulier. – Ronnie. – Ronnie ! Je pouvais à peine prononcer son nom. Il faisait partie du groupe de marginaux dont j'avais cherché à la séparer en la faisant quitter l'école publique. – Je t'avais interdit de le revoir ! Ma voix s'étranglait de rage et de douleur. – En tout cas, ça n'a plus beaucoup d'importance maintenant…. – Son père les a abandonnés ; sa mère est une lesbienne déclarée, et lui est juste un gosse dans la confusion. J'étais atterrée ! – Maman ! Mon mari apparut à l'entrée de la pièce. – Que se passe-t-il ? Ma fille lui sourit, comme si elle pensait obtenir son soutien. – Je suis enceinte. Mon mari en resta bouche bée ; puis il ricana. – Pourquoi pas ? Tu n'as jamais rien fait comme il faut dans ta vie. Tu ne seras jamais bonne qu'à ça, de toute façon. Et il regagna tranquillement sa chambre. Ma fille ne remua pas un cil. – Hey, m'écriai-je. Reviens et fais face, pour une fois ! – Tu n'as qu'à t'en occuper, marmonna-t-il en quittant la pièce. Ma fille le regarda s'éloigner dans le couloir. – Où est Ronnie, en ce moment ?, dis-je interrompant ses pensées. Elle se retourna vers moi avec une sorte d'empressement. – Il est chez lui. Il attend de savoir comment tu auras réagi. – Est-ce que nous ne pourrions pas en parler tous les trois ? J'essayais de toutes mes forces de rester calme. – Oui, bien sûr ! Ma fille attrapa les clés de la voiture et sortit le chercher. Quand elle fut partie, je me mis à sangloter. Blessée au-delà de toute mesure, je criai au Seigneur : "Mon enfant ! Mon bébé ! Ma petite fille à moi ! Comment est-ce que ça a pu arriver ? Qu'est-ce que nous allons faire ? Des bouffées de clarté m'envahirent. Mon groupe de prière avait vu juste : c'est John qui détenait la clé. Voilà ce qui arrive quand il n'y a pas de veilleur sur la muraille, pas de gardien pour la famille. Quand le chef du foyer est dans le péché, la porte est grand' ouverte et donne accès à d'autres péchés. J'avais veillé sur mon fils pour qu'il soit gardé de l'homosexualité. Mais ma fille était restée sans protection. Non seulement elle avait été agressée par James, mais le miroir que lui tendait son père, quand il la regardait, reflétait le dégoût et le mépris vis-à-vis de sa féminité. Combien j'avais été stupide ! Que pouvais-je faire maintenant pour l'aider ? J'étais déprimée et solitaire. Comment Satan avait-il eu le pouvoir de nous porter un coup aussi cruel ? Le Seigneur me donna en cet instant un verset de l'Écriture auquel je m'accrochai pendant des mois comme une femme qui se noie se raccroche à un morceau de bois à la dérive. Au lieu de votre opprobre, vous aurez une portion double ; Au lieu de l'ignominie, ils seront joyeux de leur part ; Ils posséderont ainsi le double dans leur pays, Et leur joie sera éternelle. (Esaie 61 :7). Tout allait s'arranger en France.
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Marty
Delmon Écrivaine
Évangéliste Enseignante Écrire était profondément inscrit dans mes gènes si je peux parler ainsi. Mais quand j’ai donné ma vie à Jésus, Il m’a dit qu’Il m’avait créé pour écrire toutes mes aventures spirituelles et j’ai commencé à le faire. Après tout, si Dieu tout puissant me faisait com- prendre que son projet sur moi c’était d’être son écrivain, qui suis-je pour discuter son plan ?
Mon espérance, c’est vous n’aimiez pas seulement ce que j’écris mais que mes mots changent votre vie. Qu’ils vous mettent en route vers Jésus et avec Jésus. Que vos jours avec Lui sur cette terre, ressemblent au ciel. Archives
October 2018
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