Ce laïque qui m’avait servi le vin appela sa femme pour me la présenter et il lui dit que je venais de naître de nouveau. Je n’ai pas fait très attention à ce qu’il me disait ; j’étais juste heureuse d’être à nouveau heureuse ! Mes enfants et moi fûmes les derniers à partir parce que j’étais tellement contente de parler avec tout le monde. Je ne crois pas avoir mentionné à John les événements de la matinée, mais je suppose qu’il a remarqué quelque chose de différent chez moi ; ça pourrait expliquer pourquoi il est venu à l’église le dimanche suivant. Pendant qu’on prenait le café, l’épouse de celui qui m’avait servi le vin m’a attirée dans un petit cercle de femmes et m’a demandé si nous pourrions nous retrouver à un déjeuner entre femmes chez elle avant le jeudi de la semaine suivante. J’ai dit le jour qui me convenait le mieux et trois d’entre elles ont aussitôt dit, en cœur, que c’était parfait pour elles. J’ai remarqué que John parlait en même temps avec « mon laïque », mais je n’ai pas saisi qu’il se préparait quelque chose. J’étais heureuse d’être invitée après une si longue hibernation et j’ai apprécié le raffinement et la préparation minutieuse de mon hôtesse qui avait vraiment très bien fait les choses pour ce simple déjeuner de quatre dames. Puis, elles en sont venues à l’essentiel. Elles m’expliquèrent qu’elles prenaient un petit cours appelé Cursillo qui avait totalement changé leur vie et qu’il y en avait un autre qui allait commencer dans trois semaines. Cela me plairait-il d’y assister ?
Depuis l’expérience de ma conversion devant l’autel, les choses avaient changé ; c’était comme si j’avais pénétré dans une autre dimension : ce n’était plus ‘moi’ qui cherchais à me motiver de l’intérieur. Il y avait une autre force qui agissait dans ma vie. C’est pourquoi je n’ai pas été trop surprise quand cette autre entité en moi a exprimé un désir de participer. Simplement, je ne savais pas comment gérer ce nouvel état de choses. Alors, je me suis contentée d’un timide ‘peut-être’. C’est alors que mon hôtesse a lancé sa bombe. « Le week-end des hommes commence ce jeudi soir et nous tenons à ce que le mari suive un cours Cursillo avant que la femme puisse poser sa candidature. » Quoi ?!! Ce misérable fourbe qui avait bousillé ma vie devait passer avant moi ? La consternation se lisait certainement sur mon visage car mon hôtesse s’est empressée d’expliquer : « Nous n’avons aucune difficulté à faire venir les femmes car la plupart désirent mieux connaître le Seigneur, mais si nous ne nous arrangeons pas pour que les hommes s’inscrivent en premier, nous allons nous retrouver avec très peu d’hommes au bout du compte. Ensuite, ce sont les hommes qui passent par les changements les plus profonds, mais nous devons d’abord amener leurs épouses à faire pression sur eux pour qu’ils acceptent de venir. Pensez-vous que John voudra bien s’inscrire ? » Je suis rentrée à la maison et je le lui ai demandé. « Ouais, dit-il, je me suis déjà inscrit. Ce gars de l’église a téléphoné aujourd’hui et j’ai dit oui ». Tout d’un coup, la panique m’a saisie. « Ne fais rien qui risquerait de me mettre mal à l’aise », lui dis-je. Ses yeux lançaient des éclairs de haine quand il m’a répondu : « Sache que je veux tout autant que toi me débarrasser de ce truc ». John n’a pas eu la moindre initiative : ils sont venus le chercher, lui ont demandé de laisser ses clés à la maison, ils ont pris sa valise et il est parti. Le dimanche soir quand il est revenu, je suis allée ouvrir et là, j’ai vu John et son « accompagnateur », complètement flapis, bras dessus, bras dessous, en train de pleurer. Cet homme a poussé John à l’intérieur, puis il a fermé la porte et il est parti sans m’avoir adressé la parole. Dégoûtée, j’ai compris que l’ « accompagnateur » était en fait un homosexuel refoulé et que tous les deux s’étaient « découverts » pendant le week-end. Mais quand je me suis approchée et que j’ai touché le bras de mon mari, c’était comme si j’enfonçais les doigts dans du beurre fondu. Et cette douceur n’était pas juste à l’extérieur. Tout de suite, il m’a emmenée dans la chambre et m’a merveilleusement fait l’amour. Puis il est resté immergé dans la baignoire pendant trois heures en chantant les louanges de Dieu à travers ses larmes. Finalement, il s’est couché à une heure du matin. Il ne m’a, pour ainsi dire, pas parlé les deux semaines qui suivirent, mais il m’a donné une clé pour comprendre ce qui lui était arrivé. Il m’a dit que pendant ce week-end, il s’était contenté d’observer sans participer à rien. Mais le samedi en fin de soirée, on avait emmené les trente participants à la chapelle, juste à côté. On avait leur avait donné à chacun une petite feuille de papier et un crayon en leur demandant d’écrire tous leurs péchés. John s’inquiétait de savoir comment il pourrait bien écrire tous ses péchés sur une si petite feuille de papier. Mais il avait écrit quelque chose. Puis on avait demandé aux hommes de venir par groupes de quatre devant la croix de bois qui avait été placée sur les marches de l’autel ; cette croix faisait environ quatre mètres de haut sur au moins un mètre cinquante de large. Ils ont donné à chaque homme un marteau et un clou et leur ont demandé de clouer leurs péchés à la croix. Au bout d’un moment, John a senti quelqu’un, derrière lui, mettre la main sur son épaule. Et juste comme il pensait « Pourquoi pas ? », une voix lui a demandé « Pourquoi pas ? » En se retournant, il n’a vu personne derrière lui. Quand il est revenu à sa place, il s’est mis à pleurer et pour autant que je sache, il a continué longtemps. Je ne sais pas ce qu’il en était à son travail, mais à la maison ses larmes coulaient abondamment. Les enfants m’ont demandé discrètement si papa avait un problème. « Non, leur ai-je répondu mais, quoiqu’il en soit, c’était une très bonne chose. »
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Marty
Delmon Écrivaine
Évangéliste Enseignante Écrire était profondément inscrit dans mes gènes si je peux parler ainsi. Mais quand j’ai donné ma vie à Jésus, Il m’a dit qu’Il m’avait créé pour écrire toutes mes aventures spirituelles et j’ai commencé à le faire. Après tout, si Dieu tout puissant me faisait com- prendre que son projet sur moi c’était d’être son écrivain, qui suis-je pour discuter son plan ?
Mon espérance, c’est vous n’aimiez pas seulement ce que j’écris mais que mes mots changent votre vie. Qu’ils vous mettent en route vers Jésus et avec Jésus. Que vos jours avec Lui sur cette terre, ressemblent au ciel. Archives
October 2018
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