Chapitre 14 - Temps de Préparation

Moi aussi j’ai voulu regarder par-dessus la balustrade sur le balcon du ciel pour voir ce qui excitait autant les anges. Si nous avions été sur un navire et que tous les passagers étaient soudain passés de l’autre côté, nous serions tous tombés dans l’eau ! Mon ange m’a montré un grand ange très beau qui regardait aussi vers le bas. Il m’a dit : « C’est Gabriel. La porte derrière lui donne sur son bureau ». Plusieurs anges regardaient un humain et ils se sont mis à bavarder à son sujet tandis qu’il descendait la rue. Apparemment, ils voyaient un autre ange, un ami à eux, qui accompagnait cet humain. Cet homme parlait sur son portable en marchant et je parvenais à entendre ce qu’il disait : « Ce matin-même, pendant mon temps de prière, le Seigneur m’assigné l’ange Gabriel. Il a beaucoup de messages que je dois prêcher ».

J’en suis restée bouche bée et je me suis demandé : « Si l’ange Gabriel est sur ce balcon, comment cet homme peut-il dire que Gabriel lui a été envoyé ? Il est évident que ces anges voient l’ange que cet homme appelle Gabriel, alors comment est-ce possible ?

« L’ange Gabriel est celui qui apporte tous les messages venant de la salle du Trône à la terre et pour cela il est responsable de milliards d’anges. Tous les anges dans sa division de l’armée angélique sont aussi appelés Gabriel. Cela différencie le travail effectué par ces anges-là. Tous les messages que chaque humain reçoit du Seigneur est aussi important que si c’était Gabriel lui-même qui l’apportait car chacun de ces anges est un représentant de Gabriel. Mais ne confonds pas les messages qui émanent de la salle du Trône avec ceux qui viennent du Saint Esprit. Le Saint Esprit est constamment à l’œuvre et il parle à chacun quand l’occasion s’en présente. Mais les messages qui viennent de la salle du Trône ont une importance spéciale et il faut s’y conformer. »

Perplexe, j’ai lancé un regard interrogateur à mon ange qui a aussitôt ajouté, comme pour préciser les choses : « Tous les anges de Michaël aussi, qui se comptent par milliards, sont appelés Michaël. Ils sont chargés de la protection. »

Il était évident pour mon ange, comme pour moi d’ailleurs, que je ne comprenais pas le sens de ce que je voyais. L’ange toucha mes yeux et soudain, en regardant la terre, je vis qu’à presque chaque être humain était assigné soit un Michaël, soit un Gabriel. « Qu’est-ce qui se passe ? », ai-je dit dans un souffle. 

« Nous sommes dans le temps de la préparation pour le dernier grand Réveil. Il est impératif d’avoir une communication directe avec le Général. C’est pourquoi il est indispensable d’avoir une protection contre la contre-attaque de l’ennemi. »

« Est-ce que moi aussi j’ai un travail à faire pour me préparer ? »

« Absolument. »

« Est-ce que tous les êtres humains ont un travail à faire pour se préparer ? »

« Absolument. »

« Et qu’est-ce que j’ai à faire ? »

« Gabriel te le dira, mais je vais t’en donner une petite idée. Quelle est la force qui a entraîné la Révolution française ? »

« La parole imprimée ? », demandai-je.

« Oui, les brochures, les affiches, le colportage, les journaux ordinaires, les livres et les pièces qui ont enflammé les émotions et poussé les gens à l’émeute. Autrement dit : les MOTS. Si j’étais toi, je me mettrais au travail au lieu de te prélasser au ciel comme une touriste désœuvrée. »

J’ai essayé de cacher mon sourire. « En parlant de mots, toi tu ne mâches pas les tiens, non ? »

Il répliqua sèchement : « Les anges ne peuvent dire que la vérité. Et nous n’avons pas à nous excuser pour ce que nous disons. »

Rabrouée, je lui ai dit : « Il vaudrait peut-être mieux que tu me ramènes chez moi ». Et soudain, je me suis retrouvée assise au bord de mon lit, réfléchissant à ce que j’avais vu et regrettant de ne plus pouvoir assister à ce que les anges regardaient avec tant d’enthousiasme. En y pensant, il m’est venu beaucoup de regrets et j’ai dit au Seigneur : « Si la fin est proche, il y a certaines choses que j’aimerais faire avant. D’abord, je voudrais pouvoir skier encore. Je n’avais jamais été très bonne pour ça, mais j’y prenais un grand plaisir. Sans doute mes os sont-ils trop fragiles pour que je puisse me lancer dans une piste noire, mais je pourrais certainement encore faire du ski de fond. »

Alors, le Saint Esprit a parlé à mon cœur : « Pourquoi penses-tu que tu ne puisses faire ces choses qu’ici sur la terre ? » 

« Y a-t-il un autre endroit où je pourrais faire du ski ? », lui ai-je demandé.

« Bien sûr, laisse-moi te montrer. » Et d’un seul coup je me suis retrouvée au ciel, mais cette fois-ci pas dans la ville. Le Saint Esprit m’a transportée au-dessus d’un immense territoire consacré uniquement aux activités sportives. Il y avait là d’énormes montagnes prolongées par des plages, mais pas pour nager. Ces plages étaient destinées au surf, au ski nautique hélitreuillé et autres sports du même genre. Les montagnes servaient à l’escalade, à la spéléo, et bien sûr au ski alpin, entre autres activités. Le domaine skiable qu’il me montra était si vaste qu’il aurait fallu au moins trois jours de voiture pour le parcourir d’un bout à l’autre. « Tu pourras pratiquer tous les sports dans l’éternité. Mais maintenant, tu dois préparer les gens à ce qui va survenir. Plus tu pourras préserver de gens de la colère de Dieu et mieux ce sera pour nous tous. » 

Une fois encore, j’ai ouvert les yeux dans ma chambre, mais cette fois j’étais couchée sur le dos. Gabriel se tenait au pied de mon lit. J’avoue que j’ai tout de suite essayé de savoir s’il était le vrai Gabriel ou l’un de ses représentants, mais j’ai vite renoncé lorsque j’ai compris que chacun de ses anges était une réplique exacte de lui. Il avait un message pour moi : « Le Seigneur Dieu t’a appelée à écrire. Maintenant. Pas après les événements. Il y a des historiens pour ça. Apporte tes mots à la salle du Trône. Ils sont importants. » Puis je ne le vis plus. 

J’ai réfléchi aux moyens de me préparer à écrire. Je me dirigeais vers ma bibliothèque lorsque quelque chose m’a arrêtée. Normalement, j’utilise des fiches de 15 x 8 cm et j’inscris sur chacune le nom du passage ou du mouvement du livre que je suis en train d’écrire. Après en avoir écrit au moins 45, j’étale ces fiches sur une grande surface, comme la table de la salle à manger par exemple, et je les déplace jusqu’à ce qu’elles soient disposées dans un ordre correspondant à la logique du livre. Mais quelque chose m’empêcha de procéder ainsi. J’ai eu soudain le sentiment terrifiant que le Seigneur voulait ‘télécharger’ trois livres dans mon esprit, une trilogie qui devait pouvoir paraître avant le dernier grand Réveil. Cette idée me donna aussitôt une sueur froide. Si le Seigneur ‘téléchargeait’ ces livres dans mon esprit, j’aurais la responsabilité de les faire passer dans mon âme jusque dans les plus détails et de les présenter au monde exactement selon son plan. Aujourd’hui, j’ai écrit le premier et après avoir cherché le titre qui serait selon son choix, j’ai opté pour Osons la Passion et j’espère que cela convient. Ce dernier grand Réveil demandera une obéissance inhabituelle.