Henry avait toutes sortes de plans. Lui et John pourraient prendre un appartement ensemble et les enfants et moi nous resterions où nous étions, dans notre appartement douillet de Cow Hollow à San Francisco. Il ne serait pas nécessaire que je travaille parce qu’ils pourraient m’entretenir sans problème, avec leurs deux salaires ils auraient largement de quoi vivre et Henry avait fait de bonnes affaires en bourse. Ils pourraient avoir les enfants un week-end sur deux pour me laisser souffler et tous les trois on pourrait jouer les fiers parents aux réunions scolaires. Les week-ends où j’aurais les enfants, Henry et John pourraient donner des soirées gigantesques et ‘courir les antiquités’ à la campagne. Oui, Henry avait pensé à tout au cours de cet après-midi. Je sentais John se rigidifier en l’écoutant. Mon corps à moi était déjà aussi rigide qu’une planche.
Chez nous, tard cette nuit-là, John m’a dit qu’il ne voulait pas de ce style de vie gay et il m’a suppliée de rester avec lui. Il a dit que sa carrière serait ruinée s’il suivait le plan d’Henry. En voyant sa vulnérabilité, j’ai posé ma deuxième condition. J’ai dit que je resterais s’il quittait son amoureux. Il a répondu qu’il essayerait. Mais un soir il s’est assis soudain sur le bord du lit où je lisais. Il tremblait. Sous le coup de l'émotion sa peau paraissait molle comme s’il avait pleuré pendant des heures. Les longs cils encadrant les yeux rouges laissèrent tomber des larmes quand il dit soudain : « J’aime Henry. » Je n’avais jamais vu un homme exprimer autant d’amour pour une femme, encore moins pour un homme.
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Je voulais sortir. Marcher dans la fraîcheur allait au moins m’éclaircir les idées. Je n’avais pas dormi. J’ai laissé JJ et JO devant les dessins animés du samedi. J’ai obligé mon mari à rester avec eux. Il détestait faire du baby-sitting. Des nœuds dans la tête, abrutie jusqu’à la dépression, mes pas me conduisirent au Quai du Pêcheur, endroit qui avait connu des jours meilleurs. Piétinée dans mon être jusqu’à la moelle, je désirais l’être aussi par la foule. Les gens qui faisaient leurs courses de Noël envahissaient le Quai, pourtant les cafés restaient plutôt déserts, alors je me suis installée en terrasse. On me jetait des regards étranges car je ne me rendais pas compte que je pleurais. J’essuyais mes larmes machinalement sans prendre conscience de la cause de ce geste.
Je m’en fichais pas mal ! On pouvait bien me dévisager ! Personne n’avait un conjoint qui venait de confesser son amour pour quelqu’un d’autre ! Ces badauds, que savaient-ils de la douleur, de la souffrance ? Leur monde ne s’était pas transformé en farce ! Au nom du ciel, comment pouvais-je me défendre ? S’il avait aimé une femme j’aurais pu inventé un plan, une méthode pour le récupérer, mais je ne pouvais me transformer en homme. Si c’était là son désir, je ne pourrais jamais le satisfaire. Même si j’avais eu un plan, je lui avais déjà donné le meilleur de moi-même. |
Marty
Delmon Écrivaine
Évangéliste Enseignante Écrire était profondément inscrit dans mes gènes si je peux parler ainsi. Mais quand j’ai donné ma vie à Jésus, Il m’a dit qu’Il m’avait créé pour écrire toutes mes aventures spirituelles et j’ai commencé à le faire. Après tout, si Dieu tout puissant me faisait com- prendre que son projet sur moi c’était d’être son écrivain, qui suis-je pour discuter son plan ?
Mon espérance, c’est vous n’aimiez pas seulement ce que j’écris mais que mes mots changent votre vie. Qu’ils vous mettent en route vers Jésus et avec Jésus. Que vos jours avec Lui sur cette terre, ressemblent au ciel. Archives
October 2018
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