La deuxième nuit de notre camp Farthest Out, le Seigneur m’a réveillée au milieu de la nuit. « Prends ton carnet », m’a-t-il dit. J’ai pris mon carnet et mon stylo, silencieusement pour ne pas réveiller ma tante. « Écris le nom de toutes les personnes à qui tu dois pardonner ». Mon stylo tremblait quand je me suis vue mettre le nom de John en tête de la liste. Je pensais qu’après lui, ma liste ne comporterait guère plus que quatre ou cinq personnes, mais lorsque j’ai terminé vers midi, après une nuit sans sommeil, je me suis retrouvée avec plus de 1000 noms qui semblaient tous me lancer de noirs regards depuis mon carnet. Il y avait de tout sur cette liste, y compris mon cher instituteur de CM1 qui, un jour, m’avait humiliée. Ensuite, le Seigneur m’a dit : « Pardonne-leur ». Je croyais qu’il me demandait d’aller trouver personnellement chacune de ces personnes et de leur pardonner. Je fus soulagée quand il me précisa que n’avais à le faire que dans mon cœur. Alors, j’ai commencé : « Je pardonne à John Delmon ». Mais je savais que je ne l’avais pas fait, alors je l’ai dit encore. J’ai recommencé encore et encore jusqu’à ce qu’il y ait un brisement dans mon âme et que viennent les pleurs. Pour chaque personne de la liste, j’ai vécu une expérience semblable.
J’ai passé la plus grande partie de la semaine à achever cette tâche. Quand ce fut fait, je me suis sentie nettoyée, légère. J’étais vidée, pure et entière. Je me sentais remplie. Jésus me consumait. J’appartenais à Dieu et Il m’appartenait. Le grand JE SUIS comblait tout mon vide. John avait ses propres problèmes ; ce n’était pas les miens. Dieu pouvait s’en occuper tout comme il s’occupait de moi. J’ai littéralement flotté pendant tout le reste du camp. Les grands séquoias au bois rugueux semblaient me suivre, comme de vieux amis, et m’élever plus haut que les cieux. Je me demande si mes pieds touchaient encore le sol. À la dernière session, tandis que je regardais le président faire les annonces dans la salle de réunion fabriquée avec des planches grossièrement coupées, une pensée me passa par la tête : ça pourrait être moi qui fasse ce qu’il est en train de faire ». J’ai aussitôt repoussé cette pensée, jugeant qu’il me serait impossible de me tenir ainsi devant 300 personnes. Mais l’année suivante, ils m’invitèrent au conseil. Et pendant que je roulais en voiture vers le camp, cet été-là, avec John qui venait pour la première fois, j’ai su que j’allais être élue présidente. Personne ne me l’a proposé et je ne le désirais pas non plus. Je me suis même plainte au Seigneur en lui disant que je n’en étais pas capable. Mais tandis que j’élevais ma complainte, j’ai eu une vision et je me suis vue en train de nager en eau profonde. Les bras du Seigneur brassaient l’eau juste à côté de moi. Sa voix à l’intérieur m’a dit : « Tu peux le faire. Tu peux te lancer en eau profonde. » Au cours de l’élection, un campeur de longue date a contesté ma nomination et j’ai dit que je voulais m’en remettre à lui, mais la majorité n’a pas tenu compte de notre avis et j’ai été élue cette année-là, ainsi que l’année suivante. J’ai présidé le camp chrétien, tout comme cette pensée m’en avait avertie. Le Seigneur a utilisé ma présidence pour me former. Ce vétéran m’a résisté à chaque décision que je prenais jusqu’à ce que j’apprenne à lui faire face et à défendre ce qui était juste. Le Seigneur m’a formé aussi de diverses autres manières. Par exemple, une nuit, j’ai entendu la télé qui braillait dans le salon. Je me suis approché de la porte sur la pointe des pieds. Il était deux heures du matin et j’ai vu J.J. assis devant la télé. C’était un jour d’école ! En y repensant, je crois que le Saint-Esprit a orchestré cette histoire car, lorsque j’ai ordonné à J.J. d’aller se coucher, il a filé dans son lit comme un petit lapin. Alors que j’allais fermer la télé, un film commençait et je me suis assise pour le regarder. C’était en fait une histoire à l’eau de rose. Un jeune champion de football appartenant à une famille pauvre tombe amoureux d’une reine de beauté d’un milieu aisé. Mais bien-sûr, rien n’aurait pu se passer entre eux. Alors, ils s’enfuient tous les deux pour se marier ; la fille renonce à sa gloire et à sa fortune, et à la fin, les deux familles se réconcilient et aident le jeune couple à démarrer dans la vie. Fascinée par ce film de troisième catégorie, j’ai éteint la télé et suis allée me coucher en boudant. « Seigneur, ai-je dit dans mon esprit, personne ne m’a jamais aimée assez pour renoncer à quoi que ce soit en ma faveur. Ma mère m’a dit que si c’était à refaire, elle avorterait de moi, parce que mon père nous a abandonnées avant ma naissance. Mon mari, lui, ne se préoccupe que de sa respectabilité. Mais pourquoi ? Ce n’est pas juste ! » Je voulais vraiment une réponse. Je ne faisais pas que me plaindre ; je voulais savoir pourquoi. Puis le Seigneur m’a demandé : « Où est l’amour en toi ? » J’ai regardé profondément dans mon âme et tout ce que je voyais était complètement noir. – Je ne vois aucun amour, dis-je – Regarde encore. J’ai cherché au fond de moi et finalement dans mes profondeurs j’ai vu une étincelle, une toute petite braise rouge qui brillait et j’ai dit au Seigneur : – Je la vois mais elle est très petite. – Souffle dessus, m’a-t-il répondu ; fais-la grandir. J’ai soufflé. Comme avec un soufflet, j’ai réussi à faire grandir cette étincelle jusqu’à ce que tout mon corps devienne incandescent d’amour. Et le Seigneur m’a dit : – Fais-la grandir jusqu’à ce qu’elle couvre John. J’ai soufflé jusqu’à ce qu’elle couvre John. C’était comme si la pièce tout entière rougeoyait de mon amour incandescent. Alors, le Seigneur m’a dit : – Fais-la grandir jusqu’à ce qu’elle recouvre toute la maison. Mon amour incandescent a recouvert toute ma maison. Le Seigneur a dit : – Souffle jusqu’à ce qu’elle recouvre tout ton quartier. Le rougeoiement a couvert alors tout mon quartier. Et Il a dit : – Qu’il couvre toute ta ville. J’ai couvert ma ville. – Maintenant, a dit le Seigneur, qu’il couvre ta nation. J’ai soufflé et j’ai recouvert les États-Unis tout entiers d’un amour brûlant, rougeoyant. – Que ton amour couvre le monde. J’ai vu le monde entier enveloppé par l’amour qui coulait de moi. – Maintenant, va et aime, et ne t’inquiète plus jamais de savoir qui t’aime. Je t’aime. Toi, apporte mon amour au monde. Alors, j’ai compris. C’était à moi de choisir de vivre dans l’amour que Dieu avait planté en moi quand j’étais née de nouveau, et de choisir de le partager. Que John finisse ou non par m’aimer était de peu d’importance en comparaison de l’amour que Dieu est, par nature, et qu’il a pour moi et pour le monde.
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Marty
Delmon Écrivaine
Évangéliste Enseignante Écrire était profondément inscrit dans mes gènes si je peux parler ainsi. Mais quand j’ai donné ma vie à Jésus, Il m’a dit qu’Il m’avait créé pour écrire toutes mes aventures spirituelles et j’ai commencé à le faire. Après tout, si Dieu tout puissant me faisait com- prendre que son projet sur moi c’était d’être son écrivain, qui suis-je pour discuter son plan ?
Mon espérance, c’est vous n’aimiez pas seulement ce que j’écris mais que mes mots changent votre vie. Qu’ils vous mettent en route vers Jésus et avec Jésus. Que vos jours avec Lui sur cette terre, ressemblent au ciel. Archives
October 2018
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