Lorsque nous avons entamé notre seconde année à l'école biblique, nous avons inscrit notre fille dans une école chrétienne privée. Les filles dans l'école publique n’avait pas accepter ma fille avec son style californien. La solitude de Jo m'inquiétait. Je voulais l'en faire sortir avant qu'elle ne tombe le monde des drogues ou qu'elle ne découvre la jungle du sexe sans limite ; c'est pour cela que j'ai essayé de la faire entrer à l'école privée en milieu d'année. Jo ne voulait pas entendre parler d'un nouveau changement et elle demanda à son père de la soutenir dans ce sens.
– Marty, Jo ne veut pas changer d'école maintenant, me dit-il. Attends jusqu'à la rentrée prochaine. – Écoute. Nous aurions dû la faire entrer à l'école chrétienne dès le début, mais nous ne l'avons pas fait. Je crois que lorsqu'on devient conscient d'une erreur, il faut la corriger tout de suite. – Non. Il faut la laisser dans l'école publique. – John, elle ne s'y épanouit pas. Elle était populaire en Californie, elle était déléguée de sa classe. Et regarde où elle en est maintenant ! Ces espèces de cowgirls ne l'acceptent pas ! – Qu'est-ce qui te fait croire que les filles chrétiennes l'accepteront davantage ? – C'est que, là, il y a un esprit différent. John appela Jo.
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Nous nous étions inscrits tard à l’école et on ne pouvait plus trouver de logement. Nous avions fourré nos huit valises et neuf bagages à main dans la Citroën, achetée dès notre arrivée, et le moral des troupes déclinait à chaque fois que nous nous entassions dans l’habitacle. Il fallait absolument trouver un lieu de stockage. Mais on n’en trouva pas. Nous dûmes déménager de gîte en gîte huit fois en trois mois. Les locations d’été avaient lieu dans des anciennes étables, granges de battage et autres bâtiments inutilisés et nous déménagions selon les disponibilités. L’un de ces bâtiments datait de Jeanne d’Arc ; c’est du moins ce qu’annonçait la plaque sur le mur.
Tours avait une place publique datant du quinzième siècle, pleine de tables occupées par des Français, la cigarette au bec et par des étrangers qui enseignaient à l’école de langues. Cette école était la fierté de la ville qui s’enorgueillissait d’avoir l’accent le plus pur de toute la France. Nous passions des heures à étudier en buvant du café, assis aux obligatoires tables blanches dispersées à travers la place. Puis, nous retournâmes à Montauban, prêts pour le ministère. Nous sommes revenus, cet été-là, débordants de projets. Nous avons trouvé une carte de France assez petite pour que les mains de Nancy et les miennes couvrent parfaitement le pays. Il nous sembla voir une lumière au-dessus de la ville de Tours et nous nous sommes dit que John et moi nous y installerions un jour. En attendant, nos regards étaient tournés vers la France et tout ce qu’il faudrait faire pour y aller. Nous avions vendu notre maison, fait connaître nos intentions à notre famille et à nos amis, qui furent très surpris, et nous nous sommes préparés à déménager à la fin de l’école biblique.
À la fin de notre première année à Rhema, il nous fut demandé de choisir une dominante pour la seconde année. Nos amis avaient dit à John qu’il devait être pasteur, aussi ai-je décidé de l’appeler « pasteur », en disant par exemple : « Pasteur, le dîner est prêt », ou « Pasteur, n’oublie pas de sortir le chien ». Un jour, il est venu, rayonnant, me voir après le cours : Je crois que j’ai réellement un appel. Le professeur, dans mon dernier cours, a dit que ce que nous sommes correspond au nom qu’on nous donne. Puisque tu m’appelles « pasteur », c’est que je dois être pasteur. À la fin du mois de Juillet, après le camp de vacances familiales, les enfants et moi partîmes pour l’Oklahoma pour trouver une maison et pour acheter un cheval pour Jo, un moyen de lui faire accepter le déménagement. Nous voyageâmes en camping-car avec une remorque achetée pour faciliter notre voyage et en prévision de week-ends à explorer le territoire des cowboys. Je me sentais comme une cavalière chevauchant sur l’autoroute et bondissant dans mon étalon de camping-car.
En arrivant nous empruntâmes un chemin poussiéreux où nous devions rencontrer un vendeur de chevaux, un homme de l’Oklahoma de grande taille. Il nous salua appuyé sur une double barrière, une branche de blé entre les dents. Une fois la poussière soulevée par notre arrivée posée, nous descendîmes du camping-car et l’homme cria : - « Salut ! » Le jour des funérailles, John ne ferma pas les restaurants, disant que Bob se retournerait dans son cercueil s’il le faisait. Je pense que les neveux et nièces en ont été offensés, mais je n’avais pas mon mot à dire concernant les restaurants. D’ailleurs seule une petite partie de l’équipe resta travailler. La plupart des employés vinrent aux funérailles.
La famille se réunit chez Bob avant de se rendre au cimetière. La belle-sœur et ses enfants refusèrent catégoriquement de faire un service religieux afin de respecter les convictions de Bob qui était athée. Dans la limousine remplie des membres de la famille, il n’y avait plus de place pour moi, mais ma fille remplie de compassion, s’assit auprès de la femme de Bob, lui tenant la main et caressant son bras. John s’assit devant avec le chauffeur, et moi je pris la voiture familiale. Nous avons passé un excellent moment à la fête d’anniversaire d’Ida dans un restaurant qui surplombait la baie de San Francisco. Bob s’est transformé en animateur et a merveilleusement donné vie à la fête. Ida s’est réjouie de sa performance et n’a pas cessé de vanter ses mérites tout en se laissant éclairer par la lumière de son projecteur. À un moment donné de la fête, un bateau est lentement passé devant la fenêtre tirant derrière lui une bannière sur laquelle on pouvait lire : « Joyeux 80ème anniversaire Ida ». Je pense que la totalité des 80 années de sa vie étaient englobée dans ce moment précis, la bannière en représentait le point culminant. De telles hauteurs amènent forcément des profondeurs équivalentes.
Un matin pendant mon temps de prière, j'ai entendu le Seigneur me dire : « Va à Rhema », et j'ai écrit ça dans mon journal intime. Connaissant le sens du mot "Rhema" dans la Parole de Dieu, j'ai pensé qu'il voulait que je lise davantage la Bible ; alors j'ai renforcé mes temps de lecture. Mais un mois plus tard, une amie m'a dit : « Vous devriez aller à Rhema, toi et ton mari ».
Je lui ai demandé ce qu'était "Rhema" et elle m'a dit qu'il s'agissait d'une école biblique en Oklahoma. Ca me semblait un très grand pas à faire que d'y aller, mais j'ai quand-même écrit pour me renseigner. John détestait le travail de restaurateur et je crois qu'il aurait même accepté d'aller travailler à la construction du pipeline en Alaska si cela avait pu le faire sortir de l'administration et de la restauration. Pourtant, il y a réfléchi à deux fois avant de vendre ses restaurants et la maison pour aller en Oklahoma. Quant à moi, il n'était pas évident de laisser tomber mon engagement dans l'église. Nous avons donc demandé une confirmation au Seigneur. À un moment donné pendant ces années de formation, Dieu m’a donné une grande vision. À St Bénédicte, pendant l’adoration, mes mains se sont levées, des larmes ont coulé sur mes joues et je me suis entendue dire : « D’accord, j’irai à Grass Valley ». Puis, en revenant à moi, je lui ai dit : « Mais il faudra que Tu me dises d’abord où ça se trouve ».
Le lendemain soir, tandis que j’adorais au Centre Chrétien Concorde, j’ai reçu une autre vision. J’ai vu un grand bâtiment sous la forme d’une croix impressionnante. Le haut de la croix hébergeait un auditorium de 1500 sièges et j’ai vu une succession de pièces de théâtre, de concerts et de croisades chrétiens. Une cafétéria occupait la partie verticale de la croix ; dans l’un de ses bras il y avait une librairie et un café qui servait aussi de foyer à ce bâtiment. L’autre bras qui avait été creusé dans une colline de roc tendre contenait des studios de télévision. Peu de temps après avoir visionné ce film en pleine nuit, j'ai pu éprouver la vérité des instructions du Seigneur. Je cuisine en utilisant le livre de cuisine du Gourmet et je ne fais jamais deux fois le même plat. John n'aimait pas ça, mais il ne le disait jamais en face. Il se contentait de faire des commentaires du genre : « Tu as été chercher ça dans l’égout ? Ou « Quel est l'animal écrasé sur la route allons-nous manger ce soir ? » Il avait appris aux gosses à se moquer de moi de cette façon et ils essayaient de faire encore mieux que lui. Tous les trois se tordaient de rire; mais moi j'aimais cuisiner et je faisais le maximum pour préparer un bon repas et leurs singeries me blessaient. Plus d'une fois j'en avais pleuré. Il arrivait souvent que John aille cracher sa nourriture dans les toilettes. Les enfants voulaient l'imiter mais je le leur interdisais.
Un soir où je n'avais sans doute pas réagi comme il aurait voulu, John mit le comble à ses provocations et recracha sa nourriture dans son assiette. J'étais debout à côté de l'évier de la cuisine et je me rappelle avoir pensé en le regardant : « Si je considère l'amour de Dieu pour moi, c'est vraiment rien du tout ». En fait, pour la première fois, j'ai eu envie de rire. La deuxième nuit de notre camp Farthest Out, le Seigneur m’a réveillée au milieu de la nuit. « Prends ton carnet », m’a-t-il dit. J’ai pris mon carnet et mon stylo, silencieusement pour ne pas réveiller ma tante. « Écris le nom de toutes les personnes à qui tu dois pardonner ».
Mon stylo tremblait quand je me suis vue mettre le nom de John en tête de la liste. Je pensais qu’après lui, ma liste ne comporterait guère plus que quatre ou cinq personnes, mais lorsque j’ai terminé vers midi, après une nuit sans sommeil, je me suis retrouvée avec plus de 1000 noms qui semblaient tous me lancer de noirs regards depuis mon carnet. Il y avait de tout sur cette liste, y compris mon cher instituteur de CM1 qui, un jour, m’avait humiliée. Ensuite, le Seigneur m’a dit : « Pardonne-leur ». |
Marty
Delmon Écrivaine
Évangéliste Enseignante Écrire était profondément inscrit dans mes gènes si je peux parler ainsi. Mais quand j’ai donné ma vie à Jésus, Il m’a dit qu’Il m’avait créé pour écrire toutes mes aventures spirituelles et j’ai commencé à le faire. Après tout, si Dieu tout puissant me faisait com- prendre que son projet sur moi c’était d’être son écrivain, qui suis-je pour discuter son plan ?
Mon espérance, c’est vous n’aimiez pas seulement ce que j’écris mais que mes mots changent votre vie. Qu’ils vous mettent en route vers Jésus et avec Jésus. Que vos jours avec Lui sur cette terre, ressemblent au ciel. Archives
October 2018
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